La SHAA à l’université Quisqueya avec le Traité de Marrakech en main.

Après deux semaines de préparation, suivant la note de cadrage soumises au professeur Marc Prou par la SHAA, s’est tenue à la salle CCC de l’Université, de 10h AM a 12h30PM, une conférence / débats autour du Traité de Marrakech.

Ce traité étant intimement lié à la déficience visuelle, le conférencier, Dr Michel A Péan, en guise d’introduction, à jugé bon de dresser un état des lieux de la problématique du handicap tant en Haïti que sur la scène mondiale. De manière succincte, il mit en relief les faits suivants :

– sur les 8 milliards d’habitants de la planète, 15 % d’entre eux sont en situation de handicap soit 1.2 milliards de personnes.

– 80 % des personnes handicapées vivent dans les pays en voie de développement (Asie, Afrique, Amérique latine et les Caraïbes).

– la fréquence des handicaps est plus élevée chez les femmes que chez les hommes.

– les femmes et les filles handicapées sont généralement exposées à la maltraitance, aux viols et à la violence.

– Le taux de scolarisation des enfants et des jeunes handicapés dans les pays en voie de développement est de 15 à 20 % contre 95 à 100% dans les pays développés. Par rapport au chômage, c’est le phénomène inverse : 4 à 6% dans les pays développés et 80 à 90 % dans les pays en voie de développement.

Sur le plan juridique, le Dr Péan a mentionné, entre autres, l’existence de la convention des Nations Unis, relative aux droits des personnes handicapées, adoptée par l’assemblée générale de l’ ONU en décembre 2006 et mise en vigueur en 2008. Il a parlé aussi des grands réseaux d’associations de personnes handicapées comme l’union mondiale des aveugles (UMA ), l’organisation mondiale des personnes handicapées ( OMPH ), la fédération mondiale des sourds ( FMS) etc.

Sur ce point Haïti ne fait pas exception à la règle ; et le Dr Péan a cité plusieurs associations et institutions haïtienne œuvrant dans ce domaine. C’est le cas de l’école St Vincent pour enfants handicapés ( 1945) , la SHAA. (1952) , l’institut Montfort pour enfants sourds (1957), le CES 1976 , Healing Hands ( 1999) , les réseaux tels Faiph ( 2000 ), Raniph (2001) etc.

La loi haïtienne du 13 mars 2012, une loi d’orientation générale sur le handicap, faisait partie également du décor, avec cette précision de taille quel existe mais quelle n’est pas vraiment en application, avec toutes les conséquences désastreuses que cela comporte.

Ensuite, le conférencier à relaté le contexte dans lequel le traité de Marrakech a vu le jour : 5 à 7 % d’œuvres accessibles dans les pays développés et 1% dans les pays en voie de développement. C’est pour remédier à cette famine de Livres accessibles que le traité à été conçu, Élaboré, adopté en 2013 et mis en œuvre en 2016.

Les articles les plus essentiels, de 1 à 9, ont été exposés, distribués à l’assistance pour discussion. En voici quelques point soulevés :

– impact du traité de Marrakech sur l’éducation des jeunes déficients visuelles.

– les maisons d’édition haïtienne, les auteurs, sont-ils sensibilisés à cette question ?

– la dimension médicale de la déficience visuels

– la nécessité d’amender le décret Haïtien de 2005 sur le droit d’auteur.

– Le TM et l’absence de parlement haïtien

– rôle de l’université dans le processus de ratification du traité.

Pour finir et comme prévu, une collation fut offerte à l’assistance , grâce au support de DRF.

Toutes les dispositions étaient prises pour accueillir 30 participants mais en réalité on a eu 46 personnes soit 24 femmes et 22 hommes. Le recteur de l’université , Mr Jacky Lumarque et le professeur Marc Prou nous ont gratifié de leur présence.

Il convient aussi de noter qu’en la circonstance, le Dr Péan était accompagné de Mr Eddy Lemaire, responsable du service d’éducation intégrée de la SHAA et de Mr Dave Alex Mercier, informaticien de l’institution.

Il y eut aussi dans la salle, à titre d’illustration, une exposition d’échantillons d’œuvres accessibles, issues de la bibliothèque Roger Dorsainvil de la SHAA.